Alimentation : une clé pour la pleine conscience ? Par Corinne Boivin
La conscience est la clé qui permet d’introduire le sacré dans tous nos gestes. L’ouverture à la spiritualité peut donc passer par le quotidien ! Parfois, nul besoin de techniques complexes pour accéder à une autre vision de la vie : il suffit d’être pleinement présent à ce que nous faisons. L’alimentation est un merveilleux enseignement.
L’homme est ce qu’il mange !
« L’homme est ce qu’il mange » disait le philosophe Feuerbach au 19 ème siècle. D’un point de vue strictement métabolique les études confirment ses intuitions. Nos cellules se renouvellent et se nourrissent à partir des nutriments que nous introduisons dans notre corps – notre bien-être physique et psychique sont étroitement liés au choix de nos aliments.
L’avez-vous expérimenté par vous-même ? Avez-vous mangé du fast-food, des pizzas, des gâteaux sur plusieurs repas d’affilée ? Comment vous êtes-vous senti en comparaison à des repas où votre nourriture était essentiellement à base de légumes, fruits, légère, digeste ?
Je l’expérimente également au quotidien dans mon cabinet. Toutes mes clientes le témoignent : limiter voire éliminer certains aliments en faveur d’autres, éviter certaines combinaisons particulièrement indigestes, réduire la nourriture industrielle en la remplaçant par du bio de saison peuvent à elles seules être les clés d’un énorme changement dans leur santé.

Les recherches médicales nous disent aujourd’hui que nos intestins sont notre deuxième cerveau (voir même le premier). Évidemment ce que nous introduisons dans notre corps à chaque repas constitue la matière première qui permet à notre métabolisme de fonctionner.
Y compris notre système nerveux.
Les chercheurs sont en effet capables d’identifier les nutriments qui influencent nos neurotransmetteurs.
Et de plus en plus d’études portent sur interaction entre les aliments consommés et notre comportement.
Et de plus en plus d’études portent sur interaction entre les aliments consommés et notre comportement.
Nous savons par exemple que les acides gras, les antioxydants, les vitamines, les minéraux et les oligoéléments, ont non seulement des bienfaits sur la santé mais elles apportent moins d’anxiété, d’agressivité, de dépression.
Porter un autre regard
Dans le monde du développement personnel et spirituel, le discours va bien au-delà de ces faits. Nous sortons de la simple molécule, pour passer à une vision plus énergétique et subtile.
Nous savons en effet que non seulement la qualité des aliments que nous consommons nous influence mais aussi que les émotions que nous éprouvons en mangeant nous influencent tout autant. Les énergies dans lesquelles nous baignons pendant notre repas peuvent changer complètement la qualité d’un repas. Vous en avez certainement fait l’expérience : un sandwich partagé avec des amis lors d’un moment joyeux peut nous laisser une sensation de bien-être, alors que le même sandwich avalé dans votre bureau, entre deux réunions de travail peut être totalement indigeste. De la même façon, une nourriture biologique, locale, cuisinée avec plaisir et convivialité est un régal pour notre corps et notre esprit, mais le même plat cuisiné alors que nous nous sentons en colère ou irritables aura un effet beaucoup moins bénéfique ! Et c’est là que ça devient passionnant !
Non seulement le choix de la nourriture a une action quantifiable sur notre santé et notre comportement.
Bien plus que ça, notre relation à l’alimentation peut devenir une clé de notre évolution, une véritable cure pour notre âme !
Bien plus que ça, notre relation à l’alimentation peut devenir une clé de notre évolution, une véritable cure pour notre âme !

Nourrir le corps et l’esprit
Il y a 800 ans, Hildegarde de Bingen nous en parlait déjà. Elle préconisait des diètes particulières pour soigner l’homme à la fois de certains symptômes physiques et de ce qu’elle appelait des « vices spirituels ». Selon elle, les différents plans de l’homme étant corrélés, agir sur le plan physique a un impact sur son âme et vice-versa.
En remontant encore plus loin dans le temps, la nourriture était un art considéré sacré dans les traditions anciennes. Elle était tout simplement une façon d’honorer la vie au travers de l’abondance, la vitalité, le plaisir.
Mais elle était également une façon de célébrer notre lien au Divin et aux Esprits.
La viande d’un animal était alors consommée avant un événement particulier pour recevoir en don les qualités que cet animal incarnait.
Certaines boissons à base de plantes étaient préparées selon des procédés spécifiques pour aider à élever la communauté vers le divin. Les céréales avec leur multitude de graines représentaient quant à elles l’abondance et la fertilité de la terre.
La répression des croyances anciennes, liées à la terre et à ses cycles, en faveur de religions qui prêchent une séparation du corps et de l’esprit, a malheureusement eu comme conséquence de nous avoir déconnectés de ce pouvoir magique, ritualistique et sacré.
L’alimentation est devenue quelque chose de simplement matérielle – on mange pour se remplir le ventre, pour avoir de la force pour vivre – ou scientifique – on calcule le nombre de calories, protéines, glucides, lipides dont nous avons besoin pour que notre métabolisme fonctionne.
Mais il est possible de se souvenir.
Se rappeler ce lien sacré qui nous lie à ce que nous mangeons. À cette plante qui a une conscience à son niveau et qui nous nourrit non seulement par ses molécules, mais aussi par ses énergies. À cet animal qui nous donne une partie de son esprit avec sa chair. De les honorer en considérant que manger est un acte sacré. Que quelque chose de vivant a donné son corps pour que nous puissions manger. Nous le prenons dans nos corps et il devient une partie de nous et nous de lui. « Plante ou animal, chassé, récolté ou acheté au supermarché, cet échange crée les interconnections dans le règne physique et permet au monde naturel de continuer » dit Mary Lane, chef cuisinier qui a intégré dans sa pratique les principes spirituels taoïstes, la médecine des plantes et la nourriture comme clé d’accès au Féminin Divin.
Selon elle, réduire l’acte de cuisiner ou manger à une simple corvée revient à dénigrer l’amour que notre Mère Terre, les plantes, les animaux nous offrent.
Pour que la nourriture soit une clé d’éveil, il est fondamental de voir l’alimentation comme un acte d’amour qu’on se donne à soi-même et une façon d’honorer la Vie.
Quel que soit notre choix alimentaire, omnivore, végétarien ou vegan, l’idée est de remettre au centre que tout est relié dans le monde. Que nous sommes faits de ce que nous mangeons, en matière, en énergie et en esprit. Mais aussi que cuisiner et consommer des aliments contient en fait une multitude d’enseignements : notre vie se crée à partir de la mort d’autres êtres vivants, dans un cycle continuel qu’il est important d’honorer. Que le fait de préparer à manger pour d’autres personnes est aussi un acte d’amour, nous accueillons l’autre dans notre célébration.
L’harmonie et l’équilibre deviennent alors un principe qui nous guidera dans le choix de nos aliments, leur qualité, leur provenance. Savoir comment tel animal ou telle plante ont vécu va prendre toute son importance.
Que choisissons-nous ? Une plante cultivée en conscience, sans produits chimiques, en symbiose avec d’autres plantes qui la soutiennent, sur une Terre qui est respectée et non exploitée, à qui on laisse aussi le temps de se reposer ? Ou bien des légumes provenant de champs traités avec des produits toxiques pour tuer toute forme de vie qui ne soit pas la plante que l’homme a choisi de cultiver, des engrais pour nourrir une terre épuisée par cette culture intensive ? Choisissons-nous de la viande d’un animal élevé avec amour, à qui on a laissé sa liberté, nourri avec une alimentation saine et adaptée, respecté et accompagné dans le moment de sa mort (il existe aujourd’hui des abattoirs qui tiennent compte des sensations et émotions de l’animal) ? Ou bien un animal qui a grandi dans la souffrance, alimenté de farines au lieu d’aller brouter de l’herbe, contraint à vivre dans des rythmes cruels et tué sans aucune conscience de sa douleur ?
Nous avons un réel pouvoir dans nos choix de consommation. Il y a encore aujourd’hui la possibilité de manger en conscience, il suffit de regarder autour de nous les milliers de petits producteurs qui aiment leur travail et leurs animaux, leurs plantes, leurs produits.
L’offre répond à la demande, alors crions haut et fort notre demande de trouver des aliments en adéquation avec notre cheminement.
Et concrètement, comment faire ?
1- Prenez un temps pour repérer, si ce n’est déjà fait, les producteurs autour de chez vous. Vous pourrez les trouver sur des marchés ou des ventes à la ferme. Questionnez-les sur leur mode de production, sélectionnez ceux que vous sentez passionnés et en conscience dans leur métier.
2- Pour la partie de nourriture que vous ne trouverez pas chez les producteurs, privilégiez les magasins bio et surtout les marques qui font du vrai bio, durable, respectueux, artisanal.
3- Changez votre façon de consommer et cuisiner : il est possible de nourrir une famille 100% bio sans tripler le budget. Achetez local et de saison, faites un maximum par vous-même
4- Prenez soin de ce que vous acheté ensuite ! Ne gâchez rien de vos aliments – apprenez à cuisiner les fanes, les épluchures, recyclez les restes, inventez une cuisine créative pour utiliser tout ce que vous avez dans le frigo.
5- Aménagez votre cuisine pour qu’elle soit un lieu ressourçant où vous avez du plaisir à être. Rendez-la fonctionnelle, soignez la déco,
6- Pendant le repas ! Célébrez les goûts, les parfums, les saveurs. Ça donne du sens. Et en plus, c’est bon pour la digestion.

Mme Corinne Boivin,
– Micro-nutritionniste diplômée en nutrition comportementale avec le centre médical de recherches et d’études sur le comportement alimentaire.
– Etude du poids mental avec le Dr Maurice Larocque. (Canada)
– Praticienne en hypnose Ericksonienne. IDcom international (Canada)
rendez vous en cabinet au 139 rue Victor le Vigoureux 97410 Saint pierre – La réunion
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